En parcourant cette page, nous vous
proposons de revivre l'histoire d'un club devenu légende à jamais.
1893 - 1912
A la
fin du XIXème siècle, sur la place du Mail (à l’Est de Neuchâtel), les
promeneurs sont surpris par le spectacle insolite qui s’y joue : des sportifs en
culottes courtes courent après un ballon. En fait, ce sont des étudiants étrangers en stage
à Neuchâtel. Ils sont les précurseurs du football dans notre région. S’il n’est
pas possible d’en fixer le jour exact, on sait en revanche que c’est en 1893 que
ces "sportsmen" fondèrent le Neuchâtel-Rovers FC. Deux ans plus tard, à
l'initiative du FC Grasshopper, l'Association suisse de football voit le jour
selon les règles de la Fédération anglaise de football.
Vers
1899, Auvernier et Colombier organisent des matches sur le terrain de Planeyse.
Sur cet emplacement déjà réservé à l’armée, chaque club assume la responsabilité
de son matériel. Un jour, le commandant de la place, monté sur son cheval,
galope à travers champs sans se méfier des trous creusés par les passionnés du
ballon rond. Le cheval se casse une jambe dans un de ces trous et le Département
militaire en profite pour signifier l’interdiction de ce jeu… Ces deux clubs
auront l’obligation de fusionner pour créer, en 1899, le FC Vignoble.
Le 4 septembre 1906, c'est au tour
du FC Vignoble et du FC Neuchâtel de fusionner. Le nom de Cantonal est accepté à
l’unanimité par la nouvelle assemblée et le bleu choisi comme couleur de
maillot.
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Prénommé
"Max", surnommé "Xam" à Neuchâtel, il est à l'origine du nom du club.
A 20 ans, ses débuts en équipe nationale étaient éblouissants. En 1924,
ce garçon timide, introverti, s'imposait néanmoins comme le véritable
"patron" de l'équipe suisse au Tournoi olympique de Paris.
Petit gabarit d'une extrême
vivacité, Abegglen échappait à tout marquage. Constructeur inspiré, il
témoignait d'une rare efficacité à la finition.
Aux Grasshopper, où il joua
en équipe première durant dix-huit ans, le Neuchâtelois accumula les
trophées. |
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l
1912 - 1945
En 1912, à Neuchâtel, une bande de
gamins décide, sous l'impulsion de Max Abegglen (dit "Xam"), de structurer leur
équipe. C'est
le mardi 17 mai 1916 qu'eut lieu la première assemblée générale
du FC Xamax. Un mois plus tard, le 16 juin 1916, le FC
Xamax, joue et gagne son tout premier match. Neuf jours après, le FC Cantonal
devient quant à lui champion suisse.
Dans les
années 20, le départ de Xam Abegglen à Lausanne provoque indirectement la chute
du club, qui n'a trouvé un terrain qu'à Marin.
Malgré une
fusion avec Colombier, lui permettant de profiter de ses infrastructures,
la situation matérielle du club est telle qu'elle le contraint d'arrêter la
compétition jusqu'en 1927.
En 1934,
l'équipe retrouve la 2ème ligue.
Durant la Seconde Guerre mondiale,
elle doit à nouveau cesser son activité, faute de footballeurs cette fois, tous
sous les drapeaux.
1945 - 1970
Quand Xamax a repris la compétition,
les règlements l'ont obligé à repartir tout au bas de l'échelle : en 4ème ligue.
C'est Roger Facchinetti, plus connu sous le nom de "Galette", qui reprend alors
le club, non sans avoir de grandes ambitions ! Et quel succès ! Le FC Xamax se
hisse en 2ème ligue lors de la saison 1954-55 et onze ans plus tard, il atteint
la Ligue nationale B. Mais hélas, malgré les succès sportifs,
les
problèmes subsistent, notamment celui du terrain. Le FC Cantonal, devenu
Neuchâtel-Sports, a aussi son lot de soucis...
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Jeunes gens, saviez-vous
que Neuchâtel Xamax ne fut pas le premier club neuchâtelois à
remporter le titre de champion suisse? Eh oui, en 1954 le FC La
Chaux-de-Fonds fut couronné champion. Au terme de la saison 1953-54,
ce club signa même le premier doublé de son histoire en s’adjugeant
également la Coupe de Suisse. Un exploit (le doublé) que les joueurs
de La Charrière renouvelèrent l’année suivante.
En tout, le club chaux-de-fonnier a triomphé six fois en finale de la
Coupe de Suisse (1948, 1951, 1954, 1955, 1957 et 1961) et trois fois
en championnat (1954, 1955 et 1964). C’était la période faste des "Meuqueux"
qui participèrent à deux compétitions européennes (1961 et 1964).
Après avoir éliminé Saint-Etienne, les coéquipiers du célèbre Antenen
reçurent le fameux Benfica Lisbonne le 4 novembre 1964 pour un match
qui restera le plus grand de l’histoire du club. |
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1970 - 1980
En 1970, les deux clubs de la Ville,
le Neuchâtel-Sports et le FC Xamax, décident de fusionner pour des questions
pratiques : Neuchâtel Xamax est né ! Gabriel Monachon est nommé président.
Gilbert Facchinetti est alors directeur sportif ; il deviendra plus tard, et
durant des années, le président charismatique et emblématique du club.
Au terme de la saison 1972-73, le
club accède enfin à la Ligue Nationale A. Durant cette décennie, on retiendra le
passage de grosses pointures du football : Gilbert
Gress, Michel Decastel, Hans-Peter Zaugg, Christian Gross ou encore Christian
Constantin.
1980 -
1989
Les années
80 débutent sur les chapeaux de roue : l'équipe prend la 3e place de la LNA dès
la saison 1980-81, se qualifiant par la même occasion en Coupe de l'UEFA.
Neuchâtel Xamax, que personne n'attendait, élimine Sparta Prague, Malmö et le
Sporting Lisbonne avant de s'incliner en quarts de finale contre le SV Hambourg.
Le club
s'approche de plus en plus du sommet, effectue une saison 1984-85 pleine
d'espoirs, mais inachevée avec la 3e place.
Lors
de sa troisième participation à la
Coupe de l'UEFA
(1985-86), le club récidive
son exploit de la saison 1980-81, cette fois contre la prestigieuse équipe du
Real de Madrid, non sans l'avoir battue 2-0 lors du match retour à la Maladière.
C'est l'époque des
Engel, Hermann, Don Givens, Perret, Mottiez, Ryf ou
encore Lüthi. Quant au titre, il échappera à nouveau aux "rouge et noir" pour
deux petits points.
La
consécration aura lieu peu de temps après : Xamax est sacré champion de
Suisse en 1987 puis en 1988 et participe à la Coupe d'Europe des Champions. Pour
son premier titre, plus de 20'000 spectateurs
assistent à la victoire finale contre Aarau, le titre étant déjà acquis depuis
le 1-1 à Lausanne de la journée précédente.
Le
parcours européen qui a suivi a été court mais
mémorable : après s'être imposé contre le Bayern Munich par 2-1 à domicile,
Neuchâtel Xamax n'a pas été loin d'éliminer le club bavarois (saison 1987-88).
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Le 3 juin 1987, Neuchâtel
Xamax se rend au stade de la Pontaise, pour y affronter Lausanne.
L’objectif? Obtenir un point, afin de décrocher le premier titre de
champion de Suisse de son histoire. Mission accomplie, grâce à une
réussite de Heinz Hermann (1-1). La fête fut belle pour les Stielike,
Beat Sutter et autre Jacobacci, qui finirent le championnat avec cinq
points d’avance sur leur dauphin, Grasshopper.
Après le coup de sifflet final, Gilbert Facchinetti chercha son fils,
qui évoluait sous les couleurs... lausannoises! Et le président des
"rouge et noir" de s’exclamer, devant les caméras de la télévision
romande: "Il est où, mon gamin?".
Le 13 juin, Don Givens put ainsi faire ses adieux en soulevant le
trophée de champion.
L’équipe chère à Gilbert Gress confirma ce titre l’année suivante, en
battant Saint-Gall lors de la dernière journée de championnat.
Nostalgie... |
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1989 - 1998
Gilbert
Gress ayant quitté le navire, c'est au tour de Roy Hodgson d'entraîner l'équipe.
A son actif, des résultats plutôt corrects en championnat, une troisième finale
de coupe perdue face à Grasshopper, un match pour le moins animé en Coupe
d'Europe des Champions contre Galatasaray (saison 1988-89), et surtout une nouvelle
épopée européenne lors de la saison 1991-92. Pour mémoire, le Celtic de Glasgow
est étrillé 5-1 à la Maladière. Le huitième de finale qui s'ensuit est une
retrouvaille avec le Real de Madrid. La victoire à domicile par 1 à 0 ne suffira
pas (défaite 4-0 au match retour).
Roy Hodgson étant appelé à entraîner
l'équipe nationale suisse à plein temps, on procède en 1992 à un échange
d'entraîneurs à l'amiable avec l'Allemand Ueli Stielike. Les deux saisons qui
suivent seront très modestes.
En 1994 Gilbert Gress effectue son
grand retour à la tête de l'équipe neuchâteloise. Xamax gagne à nouveau,
retrouve l'Europe, rate le titre de peu en 1996-97, et signe à nouveau un
parcours européen digne de son passé en éliminant notamment l'Etoile Rouge
Belgrade (saison 1995-96) et le Dynamo Kiev (1996-97). En 1997, il doit concéder sa première défaite
européenne à domicile contre l'Inter de Milan de Ronaldo (0-2). L'Alsacien
quittera son poste lors de la saison 1997-98.
1998 - 2004
Alain Geiger prend la tête de
l'équipe en 1998 et, contraint par des finances de plus en plus maigres, doit
s'atteler à un long travail de formation. En fait, les difficultés se
rencontrent surtout en coulisses, malgré un bilan sportif tout aussi discutable
: les rumeurs de reprise du club par des investisseurs étrangers sont nombreuses
et invérifiables. Personne n’a oublié à Neuchâtel le funeste épisode de
Gian-Paolo Bonora, cet homme d’affaires italien qui n’a cessé de jouer à
l’Arlésienne, sans jamais déposer son baluchon à la Maladière.
En juillet 2002, Alain Geiger est
remplacé par Claude Ryf au poste d'entraîneur. Il obtient de surprenants
résultats : l'équipe termine 3ème et accède à la finale de la Coupe de Suisse
(saison 2002/03). La saison 2003-2004 sera difficile : une sortie honorable en
Coupe de l'UEFA face à l'AJ Auxerre précède une série de mauvais résultats, de
caisses résolument vides, de nouvelles rumeurs quant à une reprise du club, sans
parler du stade qui ne répond bientôt plus aux normes suisses et européennes. La
ville de Neuchâtel, propriétaire du stade, parvient alors à un accord avec une
entreprise générale afin d'obtenir la construction d'un nouveau stade à la
Maladière.
Fin 2003 : le décrié Alain Pedretti
devient le nouveau président du conseil d’administration et succède ainsi à
Freddy Rumo. M. Pedretti veut apporter une touche tricolore aux «rouge et noir»,
profitant des accords bilatéraux pour faire transiter de nombreux Français à la
Maladière... puis à la Charrière : dès juillet 2004, Neuchâtel Xamax doit en
effet s'exiler à la Chaux-de-Fonds pour permettre la construction de la
nouvelle Maladière (inauguration le 18 février 2007). Pedretti écarte Ryf et
place à la tête de l'équipe René Lobello et Christophe Moulin, puis René
Lobello et Gianni Dellacasa. La mayonnaise prend et un redressement sportif
inespéré permet à Neuchâtel Xamax de sauver sa place parmi l'élite lors de
barrages gagnés 2-0 / 1-2 contre le FC Vaduz.
2004 - 2006
De nouvelles dissensions divisent le
conseil d'administration du club et nombre d'actionnaires en deux clans.
Fin 2004: malgré une assemblée générale extraordinaire de réconciliation, la
tension est à son comble et Gianni Dellacasa s'en va à Sion.
En 2005, une nouvelle équipe est
nommée au conseil d'administration autour de Sylvio Bernasconi, intronisé
Président. Sous son impulsion, le club trouve une nouvelle dynamique et
rafraîchit son image.
Au début de 2005, René Lobello jette
l'éponge malgré une position au classement plus qu'honorable. Alain Geiger fait
son grand retour à la Maladière. L'équipe termine la saison sur un correct 6ème
rang, et se qualifie pour la Coupe Intertoto. Se rendant vite compte que les
qualités d'entraîneur du Valaisan sont pour le moins limitées, le club le
remplace par le charismatique Miroslav Blazevic. Le club connaîtra alors sa
première relégation en Challenge League (barrages lors de la saison 2005-2006) !
2006- ???
Gérard Castella est intronisé
entraîneur pour la saison 2006-07. C'est le grand ménage dans l'équipe : seule
la moitié du contingent précédent est conservée. De nombreux renforts viennent
s'ajouter afin d'atteindre l'unique objectif de la saison : rejoindre l'élite !
En coulisses, les révolutions sont multiples dans l'optique du nouveau stade
(renforts de prestige, nouveau logo, nouveaux sponsors, etc.). L'objectif sera
atteint : relégué pour la première fois de son histoire un an plus tôt,
Neuchâtel Xamax n'aura mis qu'une saison pour retrouver sa place parmi l'élite
du football suisse...
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Douze milles places
assises, des sièges aux couleurs de Neuchâtel Xamax, des espaces
privilégiés pour les partenaires, un gazon synthétique homologué par la
FIFA: les amateurs de football sont comblés !
Situé au coeur de la ville,
le stade est intégré dans un complexe multifonctionnel. Son terrain
placé à 6 mètres du niveau de la route lui donne un caractère unique en
Suisse.
Deux ans et demi auront été
nécessaires pour l'édification de ce bâtiment.
Outre le stade, qui
appartient à la Ville, il abrite un
centre
commercial, une caserne
pour le service d'intervention et de secours, six salles de sport et un
parking souterrain de 930 places.
L'équipe des "rouge et noir"
y a pris ses quartiers au début du 2ème tour de la saison 2006-07. Les
festivités de l'inauguration officielle ont eu lieu les 22, 23, 24 juin
2007. |
Sources :
Archives du Neuchâtel Xamax
F.-C.
Site Internet officiel du Neuchâtel Xamax F.-C.
Plaquette de présentation de
Pro'Imax
Jean-Claude Baudoin, Un
siècle de football à Neuchâtel, Centre d'arts
graphiques, 1976.
Jacques Ducret, Le Livre d'or du Football suisse, Lausanne, 1994.
Divers articles des quotidiens "L'Express" et "Le Matin" |
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