Neuchâtel Xamax a pris congé de son vieux stade
en mai 2004. Patriarche du clan, Gilbert Facchinetti n'oubliera rien de la magie des lieux.
Ah, la Maladière!
Tombant en ruine et poussiéreuse alors qu’elle vivait ses dernières heures, mais
hier... magique, mythique, unique !
Le Real de
Madrid, le Bayern de Munich, le SV Hambourg et tant d'autres l'ont tous quittée
un jour tête basse, battus par Xamax qui rayonnait alors dans toute l'Europe. Ce
même Xamax, qui, sur cette même Maladière, dut batailler ferme face à Vaduz pour
ne pas quitter la Super League. Cette rencontre a coïncidé avec les adieux de NE
Xamax à son stade fétiche, devenu trop vétuste, ne satisfaisant plus aux
exigences de la triste Swiss Football League.
Ce jour-là, une page d'histoire s’est tournée. Le 7 juin 2004, 48 heures après
une fête populaire à laquelle furent conviés tous les habitants de Neuchâtel,
les bulldozers sont entrés en action pour y démolir les tribunes et raser le
stade.
Témoin et acteur
privilégié de l'histoire, Gilbert Facchinetti s'apprêtait à verser une larme
quelques jours avant le commencement de cet incroyable chantier: «Ça fait
mal, c'est sûr, même si la Maladière, même différente, restera toujours la
Maladière...» A la Maladière justement, Monsieur Xamax
a tout connu, tout
vécu, y ayant aussi joué, sous le maillot de Cantonal, dès 1945.
Grâce à la magie
européenne, la Maladière, plusieurs fois agrandie, deviendra plus tard un lieu
de rencontre européen que l’on craint, un terrain hostile pour les grands de ce
continent, qui tous s'y sont cassé les dents. «Il y avait un supplément d'âme,
se souvient, un brin nostalgique, Gilbert Facchinetti. Dans son jardin
favori, Xamax se sentait protégé, comme invincible. La magie opérait toujours.
Ce n'est pas un hasard si l'on y est restés longtemps invaincus au niveau
européen, avant de se faire voler par l'Inter de Ronaldo (n.d.l.r.: saison
1997-1998)...»
Certes, chaque
supporter gardera le souvenir de « sa Maladière ». Son Café des Amis qui, après
avoir fermé le 22 mai 2004, est né à nouveau de ses cendres une semaine plus
tard aux patinoires du Littoral, ses buvettes, ses tribunes, ses bénévoles… son
ambiance et son atmosphère si intrigantes et déstabilisantes pour l’adversaire.
Chargée
d'histoire et… d’histoires, la mythique Maladière a donc disparu pour mieux
renaître. Un stade moderne, fonctionnel, surgira au même endroit. En effet,
après un exil de deux saisons et demie à La Chaux-de-Fonds, les «rouge et noir»
emménageront en mars 2007 dans leur nouveau stade qui, à l’image de son vieil
ancêtre malade, tentera aussi d’inscrire son nom dans l’histoire.
Ô Vieille
Maladière, que ton nom soit sanctifié !